Programme de qualification à la direction d’école, Partie 1 (PDQ 1)

Lors de cette réflexion finale, je partagerai mes réflexions en lien avec mon style de leadership et ma compréhension du rôle d’une direction d’école.  

Comment ces expériences ont influencé ta perception du poste de direction?
En raison de mes expériences de travail qui m'ont permis d'observer et de collaborer de près avec les directions d'école, je dois avouer que je croyais avoir une compréhension des différents dossiers que peut avoir une direction et du déroulement habituel de sa journée. Mais, au-delà des dossiers à gérer, des rencontres à diriger, des incidents à régler et des nouvelles initiatives et politiques à adopter, la direction d’école est d’abord et avant tout un agent de changement. Les différentes lectures et discussions menées lors du cours PQD ont souvent porter sur ce constat. Je peux cependant partager que j’ai véritablement compris le sens de cette affirmation lors de mes sessions d’observation et lors de mon projet de stage.

Toutes les directions que j’ai côtoyés avaient des dossiers, des situations ou des objectifs qui faisaient en sorte qu’ils devaient planifier et trouver des stratégies pour apporter un changement durable. Voici un exemple parmi tant d’autres que j’ai observé. À l’École secondaire publique Omer-Deslauriers, la direction a comme objectif que les enseignants commencent à co-construire des critères de réussite avec les élèves. Puisqu’il en n’est qu’à sa première année à la direction de cette école et que les enseignants parlent peu des différentes intentions d’évaluation, il a dû faire marche arrière et déterminer les étapes préalables à son objectif. Ainsi, cette année, il participe à toutes les CAP afin de mettre à l’avant sa vision et son objectif. Sa participation au CAP l’aide également à créer un lien de confiance avec le personnel et à assurer sa crédibilité auprès du personnel. Les expériences de perfectionnement professionnel y sont reliés et il s’assure de modéliser auprès de son personnel. Éventuellement, il pourra faire du monitorage dans les salles de classe pour voir si les enseignants appliquent leurs apprentissages et prennent des pas vers cet objectif. D’autres exemples sont en lien avec des changements plus petits, tels que accompagner la direction adjointe qui doit changer sa façon de diriger des rencontres de parents afin d’être plus efficace ou de travailler avec la secrétaire administrative afin de changer la façon dont les dépenses de l’école sont comptabilisées.

Le changement permanent de pratique, de comportement ou de croyances est un processus qui doit être planifié. Je crois que les ingrédients qui influent sur le succès du changement sont les cinq capacités clés des leaders efficace. Pour effectuer un changement durable qui permet l’engagement, l’apprentissage et le succès des élèves, il faut être capable de prendre part à des conversations courageuses entre collègues, appuyées sur des données. Pour plusieurs membres du personnel, le changement est synonyme de déséquilibre. Il est donc important qu’en tant que direction, je puisse créer une culture d’apprentissage favorable aux conversations ouvertes et à l’apprentissage en assurant un environnement respectueux, axé sur la confiance.

Bref, je ne perçois plus le poste de direction comme un poste de jongleur de dossiers, mais plutôt comme une personne qui est un gestionnaire de changement.

Comment ces expériences t’ont permis de prendre conscience des responsabilités de la direction?
La direction est responsable de TOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUTE!

Cette phrase, énoncée par le coordonnateur du PQD de l’ADFO, M. Pierre Campeau, résonne et continuera de résonner dans mes oreilles. Elle vient, à la fois, créer un sentiment de vertige et d’emballement. D’un côté, la direction doit jongler tous les dossiers, petits et gros, de l’école dans le but de cheminer sur le sentier de sa vision et de respecter la mission d’école. Ceci, en assurant le bien-être et la réussite des élèves. Quelle énorme responsabilité! Surtout pour une direction d’école qui ne fait que commencer. En raison de la multitude de dossiers à gérer, la direction doit déléguer et se créer un réseau de personnes compétentes et fiables qui peuvent l'appuyer.

Mon expérience de stage m’a permis de comprendre qu'au-delà de tous les dossiers à gérer, le poste de direction permet d’exercer une influence sur le processus d’apprentissage des élèves, d’être une véritable agente de changement. C’est la seule façon d’assurer la réussite des élèves, l’amélioration des pratiques et l’imputabilité. La direction d'école est responsable auprès des élèves, des parents, de la communauté, des superviseurs et du conseil de s'assurer que les élèves bénéficient d'une éducation de qualité en plus de faire avancer le mandat éducatif et culturel de l’école de langue français (et catholique). De plus, la direction d'école doit veiller à la réalisation des objectifs établis dans les plans d'amélioration de l'école. Ainsi, elle doit donc développer un sens d’imputabilité chez le personnel et satisfaire aux exigences en matière d’imputabilité externe.

Pour développer l’imputabilité du personnel, la direction doit diriger en montrant l'exemple au personnel de l’école. Par exemple, le leaders scolaire doit encourager un sens de responsabilité et une imputabilité collective à l’égard du rendement et du bien-être des élèves(CLO). Les conversations ouvertes sur l’apprentissage nous permettent d’y arriver en entamant un processus de changement profond et permanent en lien avec nos pratiques et ainsi, assurer l’imputabilité à l’égard du rendement et bien-être des élèves . Le changement n’est possible que lorsque les gens acceptent de partager de façon explicite leurs croyances actuelles, de ensuite poser un regard critique sur leur croyance et permettre aux autre de les critiquer, de considérer comment les nouvelles informations et les autres points de vu pourrait être en lien ou contredire ses croyance et accepter de faire un changement permanent au besoin. Pas facile à faire pour plusieurs. La direction doit donc créer une culture d’apprentissage favorable aux conversations ouvertes et à l’apprentissage en assurant un environnement respectueux, axé sur la confiance, en établissant une base de crédibilité et en menant par l’exemple. La direction pourrait solliciter une rétroaction du personnel en lien avec son leadership.

La communication transparente et fréquente avec l’ensemble des partenaires scolaires est la clé pour satisfaire aux exigences en matière d’imputabilité externe. La direction peut le faire en encourageant les enseignants à communiquer avec les parents des élèves en lien avec les apprentissages de leur enfants (programmation, preuves d’apprentissages, bon coups, inquiétudes) et ce, par l’entremise de plateforme web (par exemple, Google classroom) ou par téléphone. Il est également important que la direction planifie un dialogue continue avec les partenaires scolaires afin de donner des mises à jour concernant le rendement de l’école et le profil culturel. En partageant les données de l’école, ce que nous faisons bien, ce que nous devons améliorer et comment nous planifions y arriver, nous répondons à un des quatre objectifs de l'éducation financée par les fonds public de l'Ontario tel qu’indiqué dans le document Atteindre l’excellence (2014). Quand les parents et la communauté sont bien informés et qu’ils se sentent importants pour l’école, ils seront plus aptes à collaborer avec l’école ce qui peut avoir une influence positive sur la réussite des élèves.
 
Quelle a été ta plus grande révélation à propos de toi-même pendant le stage? Pourquoi?
L’École élémentaire publique Jeanne-Sauvé n’est pas une école où j’ai eu le plaisir de travailler. À l’exception de quelques enseignants, je ne connaissais pas l’équipe, les valeurs de l’école ou son historique. Puisque l’objectif de mon stage était d’organiser le 30e anniversaire de l’école, j’anticipais devoir travailler fort le lien de confiance afin que mon opinion et ma vision soit entendue. À ma grande surprise, je n’ai eu aucunes difficultés à avoir la collaboration et de la crédibilité aux yeux du personnel.  J’ai réfléchi afin de trouver les raisons qui ont fait en sorte que cette équipe ait accepté facilement mon lead pour un événement si important. C’est alors que j’ai constaté à quel point que mes habiletés à bâtir rapidement des liens avec mon entourage m’aide dans tous les projets que j’entreprends. Dès la première journée où j’ai mis les pieds dans cette école, je n’ai pas perdu de temps à faire une tournée du bâtiment afin de me familiariser avec l’école et, du même coup, me présenter et saluer les enseignants dans leur salle de classe. Je me suis rendue disponible afin de discuter avec eux .  Je me suis intéressée à eux et j’ai sollicité leur opinion pour le 30e anniversaire. Ceci m’a aidé à comprendre la dynamique de l’école et de déterminer la façon d’avoir le plus d’influence auprès du personnel. Les relations de confiances que j’ai bâtis tout au long de ma carrière ont aidé à créer une certaine réputation à mon égard, ce qui a fait en sorte que certains avaient déjà entendus parlé de moi et était heureux que je fasse partie de l’équipe. J’ai donc compris qu’en bâtissant des relations de confiance avec le personnel, plus il y a une ouverture du personnel face aux suggestions et aux différentes initiatives et plus on comprend la dynamique de notre école. En continuant à faire preuve de leadership authentique, je renforce ma crédibilité, ce qui crée une culture d’apprentissage qui est favorable aux conversations cruciales qui font grandir et qui renforce le climat positif et de confiance à l’école.   C’est ce qui permet l’apprentissage professionnel du personnel et qui améliore le rendement des élèves. Cette révélation m’a permis de comprendre que c’est de cette façon que je réussirai à exercer de l’influence auprès du personnel lors de mon entrée en poste. 


Qu’est-ce que tu as appris en lien avec le nombre de dossiers qu’une direction doit gérer? Donne des exemples.
Tel que mentionné auparavant, la directions est responsable de tous les dossiers d’une école. Afin de parvenir à accomplir toutes les tâches et à cheminer dans les différents dossiers, il est important que la direction accepte de déléguer puisqu’il est impossible de tout faire sans que la qualité du travail soit affectée. Selon la grosseur de l’école, la direction peut partager ses dossiers avec la direction adjointe. Par exemple, à l’École élémentaire publique Jeanne-Sauvé, la direction adjointe évalue le personnel enseignant cette année tandis que la direction évalue le personnel non-enseignant (ce lien vous dirige sur la répartition des tâches entre la direction et la direction adjointe à l’école Jeanne-Sauvé).

Il est également important que la direction supervise (attention...superviser ne veut pas dire “faire pour”) les gens qui sont chargés de différents dossiers afin d’être consciente de ce qui se passe dans son école étant donné qu’elle est la personne responsable. Par exemple, bien que chaque école est dotée d’une personne ressource, la direction d’école demeure responsable du dossier des élèves ayant des besoins particuliers. Elle doit donc rencontrer la personne ressource régulièrement pour être consciente des besoins des élèves de son école. Un autre exemple est le budget.  Dans toutes les écoles où je suis allée observer, les direction on des rencontres à une fréquence préétablie avec la secrétaire administrative afin de discuter du budget, même si c’est la secrétaire qui en a la charge de façon quotidienne.

J’ai également appris l’importance d’être bien organisée et de ne pas remettre à plus tard ce qui peut être fait immédiatement. Lorsque j’ai passé une journée avec mon mentor au mois d’octobre 2018, nous avons commencé la journée par faire une tournée de l’école. Pendant notre marche, quatre situations sont survenues qui nécessitait un suivi.  Avant même que nous sommes retournées à son bureau, elle avait déjà réglée trois des situations. Et heureusement, car dès qu’elle a mis les pieds dans son bureau, un membre du personnel l’attendait afin de discuter de quelque chose avec elle, elle avait des courriels qui nécessitent un suivi et elle devait se préparer pour une réunion qui devait avoir lieu dans 10 minutes avec la coordonnatrice de la garderie. J’ai appris qu’en raison du nombre de dossiers à gérer, il est important d’avoir une excellente organisation et d’agir le plus rapidement possible sur des situations qui nécessitent un suivi. 

Après avoir vécu ton stage et ton cours du PQD, quel sera ton plus grand défi à ton entrée en fonction? Quelle sera ta plus grande force? Explique pourquoi. 
La connaissance de soi est importante pour une direction d’école. Elle comporte diverses caractéristiques telles que les valeurs et croyances, les qualités personnelles et le style de leadership. L’ensemble de ces éléments constitue la saveur apportée par chaque individu au poste de direction d’école.

Lors de mon entrée en fonction, mon plus grand défi sera d'être autoritaire et d'établir des limites afin de prendre des pas pour concrétiser ma vision ou pour cheminer vers l’atteinte d’objectifs. Il s’agit d’un défi que je devrai travailler puisqu’il peut affecter ma réussite dans l’axe du Cadre de leadership de l’Ontario (CLO) “Établir des orientations”. 

J’ aime le travail d’équipe et je sollicite souvent la rétroaction du personnel par l’entremise de conversations et de sondages. Je crois qu’il est important de bâtir la capacité des gens et de les impliquer dans divers projets afin de motiver le personnel et de développer leur sentiment d’appartenance et d’attachement à l’école. Cela dit, il m’arrive d’avoir de la difficulté à établir des limites auprès des collègues et des gens sous ma supervision. C’est-à-dire d’être capable de mettre une limite sur le temps alloué au partage d’opinion et de, par la suite, être capable de prendre une décision basée sur les objectifs de l’école et certaines variables dont la direction a le privilège de jongler, comme le budget. Bien que j’étais déjà consciente de ce défi personnel, mon expérience de stage m’a permis de comprendre que ce genre de situation fera parti de ma routine quotidienne.  Lorsque j’ai observé Mme Brigitte Lepage, j’ai remarqué qu’elle reçoit à chaque jour une multitudes de demandes du personnel et qu’elle participe à plusieurs comités où les membres ont tous une opinion à partager.  Tout en faisant preuve d’écoute et d’empathie, Mme Lepage est capable de d’arrêter une conversation et de dire non en expliquant la raison à l’employé de sorte à ce qu’il ou elle accepte la décision qui vient d’être prise par la direction. Ou encore, elle n’a pas peur de demander à l'employé de repasser plus tard afin de bien réfléchir à la requête ou aux différentes opinions exprimées par un groupe. Je comprends que, même s’il est important pour moi de vivre en harmonie avec les autres et que je n’aime pas les confrontations et les conflits je devrai développer la capacité de dire NON pour être capable de faire avancer les différentes dossiers plus efficacement.  Lors de mon stage, j’ai eu la chance de diriger le comité d’organisation du 30e anniversaire de l’École élémentaire publique Jeanne-Sauvé et de collaborer avec des membres de différentes écoles secondaires qui nous ont appuyé à certains moments pendant le projet. J’ai donc eu la chance de pratiquer cette habileté et de m’affirmer auprès de différents groupes afin de rester fidèle à la vision de l’événement, nos objectifs, nos dates butoires et notre budget. 

L’axe du CLO qui me vient naturellement et qui constitue ma plus grande force est de “Nouer des relations et développer la capacité des gens”. Je suis capable d’établir des relations interpersonnelles facilement avec les gens que je côtoie en faisant preuve d’empathie, de considération, de communication constructive et d’écoute. Je m’intéresse sincèrement aux autres. Cette force peut servir à accomplir les différentes responsabilités de la direction retrouvées dans les quatre autres axes du CLO. Ma capacité de créer des liens avec les autres et d’aller chercher leur collaboration sans qu’ils se sentent jugés fait en sorte que je réussis à faire avancer ma vision et mes objectifs. J’exerce donc une influence grâce au lien que j’établis avec le personnel. Je cherche à améliorer les relations entre les membres du personnel et créer une harmonie pour augmenter la motivation et le sentiment d’appartenance, ce qui est utile lorsque vient le temps d’avoir des conversations axées sur l’apprentissage, de mettre en place de nouvelles initiatives, de rehausser l’autonomie et à traverser des moments difficiles au sein de l’école. Lorsque l’on a de bonnes relations avec le personnel, il est plus facile de bâtir la capacité de ceux-ci. J’aime bien la citation tiré du Petit Prince qui nous dit qu’« il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner». Cette citation s’applique tant pour les élèves que pour les membres du personnel. J’ai eu la chance de l’observer et de le vivre pendant mon stage. J’ai vu mon mentor, Mme Brigitte Lepage, donner les ressources nécessaires au cheminement personnel et professionnel des gens dans le but d’accroître la capacité des gens et d’améliorer les pratiques.  Le bien-être d’une personne et la satisfaction qu’il ou elle a de son emploi sont en proportion avec l’exploitation de son plein potentiel. Enfin, tous les éléments reliés à la gestion des relations contribuent à la réussite et au bien-être des élèves et du personnel de l’école.